Mort aux titres-restaurants
Si à l’origine les titres-restaurants étaient des tickets de rationnement, ce n’est clairement plus le cas aujourd’hui où il s’agit d’un avantage en nature sur lesquelles les entreprises payent la majorité du montant mais exempt d’impôts et le salarié paye le reste. L’émission des titres est faite par des entreprises privées qui sont rémunérées (entre-autre) par les commerçants acceptant les titres-restaurants.
Il est donc évident que ce système a de base des inconvénients majeurs :
- toute une industrie est ainsi créée artificiellement (gestion, émission, impression des titres) sans aucune valeur ajoutée ;
- une mode d’incitation façon mafia : un restaurant n’acceptant pas les titres-restaurants aura moins de clients que ses voisins les acceptants ;
- revenus moindres pour le restaurateur comparé à la monnaie fiduciaire, le restaurateur doit payer des frais aux sociétés de gestion des titres-restaurants ;
- une pollution inutile de millions de tickets en papier ;
- une collecte inutile de données personnelles (et donc une nouvelle source potentielle de violation de vie privée et de piratage) pour la version dématérialisée ;
- une infantilisation de la population salariée, le gouvernement juge de toute évidence que les Français ne sont pas capables de gérer leur budget nourriture.
C’est sans compter non plus que les acteurs principaux se sont mis en mode cartel ce qui leur a valu de se prendre des amendes totalisant plus de 400 millions d’euros fin 2019.
Et dans la pratique il y a plein de règles spécifiques sur les conditions d’utilisations de ces titres ce qui fait que bien souvent il est difficile de savoir si les titres-restaurants vont être acceptés ou non suivant le type de nourriture (par exemple il n’est pas autorisé d’acheter des pâtes sèches avec un titre-restaurant), le montant, le jour, l’heure et le format (un supermarché peut accepter les titres-restaurants au format papier, mais la version dématérialisée est refusée par leur terminal de paiement).
Bref, les titres-restaurants ne sont avantageux pour personne et ont créé une industrie inutile, polluante et un gaspillage de temps de vie humaine.
À côté de ça il existe la prime de panier dont le montant varie si le repas est pris dans les locaux de l’entreprise, hors des locaux où en déplacement. Cette prime, comme les titres-restaurants, est exempte de charges sociales et pourrait être adaptée pour remplacer les titres-restaurants qui ont plus d’inconvénients que d’avantages.
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